Sons du large, mots du bord
Yannig Livory (Interaction), Ă 10h45 « On a eu un peu de mal Ă se dĂ©gager hier de la cĂŽte espagnole, mais on le savait ! Le moral va bien, on sâamarine, on commence Ă se reposer un peu ; et on profite de quelques rayons de soleil. En prĂ©parant la mĂ©tĂ©o avant de partir, on se doutait un peu quâon allait prendre cette route. On a bien regardĂ© la situation en arrivant sur lâEspagne. Et vu ce quâon avait comme donnĂ©es, on nâavait rien qui nous indiquait de passer par le sud, donc on est partis au nord. On va naviguer en bons marins⊠»
Louise Comont (Interaction), Ă 10h45 : « Les deux premiers jours ont Ă©tĂ© assez rudes, mais câest le cas pour tout le monde. Au dĂ©part, je nâavais pas tant dâapprĂ©hensions, mais beaucoup d'Ă©motions de quitter ma famille pour traverser lâAtlantique. Câest une grosse premiĂšre pour moi. Cela change du Mini⊠Et franchement, je suis trĂšs contente dâĂȘtre lĂ , tout roule, pas de stress. Le Class40, câest un Mini 6.50, mĂȘme si ce sont des bateaux rudes et trĂšs physiques. Je lâavais bien vu Ă lâentraĂźnement que le bateau demandait beaucoup de force. Mais les deux frĂšres (Yannig et Erwan) sâoccupent trĂšs bien de moi. »
Pierre Le Boucher (Groupe SNEF), Ă 10h30 : « On vit penchĂ©s, on nâutilise quâune partie du bateau. LĂ , on va faire trois jours en utilisant que la partie gauche du bateau. Cela rĂ©duit encore un peu plus notre espace de vie. Mais on arrive bien Ă prendre nos marques, on fait des bons roulements, on se repose. Quand on te propose d'aller dans le froid, dans un endroit penchĂ© oĂč ça tape ou dâaller dans un endroit oĂč ça glisse, oĂč la mer est belle⊠tâas plutĂŽt envie dâaller vers le sud. Mais en faisant tourner les routages, cela ne posait plus question. Mais peut-ĂȘtre que la mĂ©tĂ©o va Ă©voluer diffĂ©remment ; et peut-ĂȘtre que les deux bateaux dans le sud ne vont pas trop perdre, mais on trouvait que câĂ©tait trĂšs risquĂ©. (...) LĂ , je suis Ă la barre, je vais aller prendre mon petit dej pour laisser Xavier sâoccuper de la perf du bateau. Il va aller vite, vite, vite⊠Et on va passer devant tout le monde ! »
Nicolas Jossier (La Manche Ăvidence Nautique), message reçu Ă 14h17 : « On vit penchĂ©s ; et ce n'est pas prĂȘt de s'arrĂȘter ! Les alizĂ©s promis sont encore loin. Le rythme est monotone, on fait quart sur quart, en attendant avec impatience la transition pour les Açores. Les copains sudistes doivent ĂȘtre plus tranquilles. Heureusement, le soleil est lĂ , c'est dĂ©jĂ un avant goĂ»t des Ăźles ! »
Xavier Macaire (Grouoe SNEF), message recçu Ă 14h19 : « Tout va bien Ă bord, le bateau Ă 100%, les bonhommes aussi. C'est juste que l'on est au prĂšs et notre bateau est moins performant Ă ces allures. Pour la premiĂšre partie, on a rĂ©ussi Ă s'en sortir car on a appuyĂ© les options (aller chercher le front en tirant la barre). Mais lĂ il faut faire le tour de l'anticyclone par la droite donc la seule option est de faire du prĂšs serrĂ© serrĂ©. Et ça c'est vraiment pas le fort de notre bateau. Il faut prendre son mal en patience et tout donner pour ĂȘtre le plus proche possible d'eux aux Açores. AprĂšs les Açores, il va falloir passer une dĂ©pression violente. Ce qui est bien, c'est le fait que l'on sera au portant. Par contre, il ne faut pas casser le matĂ©riel ni les bonhommes. »