À la conquête de l’Ouest…
Marre d’Amarris. Attrape-le, si tu peux ! Depuis hier, lancés à la conquête de l’ouest, les 12 équipages de la Niji40, qu’ils progressent au nord ou au sud de l’anticyclone des Açores, essayent de contenir la progression au pas de charge du trio de tête. Un petit jeu auquel ses poursuivants immédiats - Acrobatica et les autres -, ne cèdent évidemment rien. La chasse au leader est ouverte…
Bien qu’installée aux avant-postes, Sophie Faguet ne cache que la monotonie commence à s’inviter à bord de Vogue avec un Crohn, 4eme de la flotte. « Je crois qu'on commence à en avoir marre du près bâbord amure. Au début, c'était excitant de prendre cette option avec Amarris plus tôt que les autres ; se dire qu'on est décalés mais qu'on aura toujours un peu plus de pression ; et que ce coup devrait marcher d'ici 2,5 jours. La mer n'est pas trop forte, le vent est stable entre 15 et 21 nœuds, on joue de petits réglages et la vie à bord se déroule toujours penchée mais paisiblement », raconte dans un message reçu hier soir, la co-équipière de Pierre-Louis Attwell et de Maxime Bensa. « C’est presque trop tranquille à regarder Amarris creuser doucement son avance… », ajoute la navigatrice qui surveille aussi ses plus proches camarades au vent : Acrobatica, La Manche Évidence Nautique et Groupe SNEF…
Pas facile de tenir la cadence du premier de cordée, que son équipage mène visiblement à 100% de son potentiel, avec toujours quelques précieux dixièmes de nœuds en plus face à ses plus proches concurrents. Un petit jeu qui mobilise également dans un tout autre style - au portant sur mer calme et un cockpit à plat -, les six séparatistes d’Everial et de Dékuple.
La carte postale d’une navigation paisible dans des conditions faciles décrit mal l’intensité de la régate océanique qui se joue par anticyclone interposé, alors que ces deux duettistes du sud tracent aussi leur trajectoire à l’ouest (cap au 260°), les curseurs poussés au maximum . L’écart qu’ils concèdent face à la tête de flotte, se mesurant à 150 milles ce jeudi matin, cache mal la course de vitesse qui bat son plein. Un autre indicateur ne trompe pas : celui de la distance parcourue sur les dernières 24 heures, avec 228 milles pour Amarris et 238 milles pour Everial. De tout évidence, en dépit des apparences, rien n’est joué ce matin sur ces routes divergentes vers les Açores, où les premiers sont attendus samedi, en début de soirée…