SONS DU LARGE

Adrien Polaillon (E.Leclerc-Ville-la-Grand) : « Malheureusement, on a dĂ» s’arrĂȘter Ă  La Corogne, on Ă©tait privĂ©s des 2 aĂ©riens, on a mĂȘme perdu la girouette on Ă©tait un peu comme Ray Charles devant son piano mais sans le talent. On s’est arrĂȘtĂ©s Ă  la Corogne pour rĂ©parer tout ça on avait d’autres petits problĂšmes notamment de J2. C’était plus raisonnable de faire ce pit-stop.
On essaye de revenir il y a Damien (Fleury)  notre stratĂšge qui nous guide trĂšs bien et pour essayer d’avancer au mieux et de recoller au paquet de tĂȘte, c’est pas Ă©vident, mais on essaye, on essaye. On a envie d’ouvrir un peu les voiles pour que ça aille un peu plus vite. La transition devrait se faire vers la fin de journĂ©e, vers 20H TU, mais ce ne sera pas immĂ©diat. » 

Nicolas Boidevezi (Tohu Bohu) : «  Oui, on s’en serait bien passĂ© de cet arrĂȘt lĂ  (Ă  La Corogne, NDLR) mais je crois qu’il n’y avait pas d’autre solution (
) mais on est contents d’ĂȘtre retournĂ©s sur l’eau pas trop tardivement et d’ĂȘtre quasiment dans le mĂȘme systĂšme mĂ©tĂ©o que la tĂȘte de flotte. Sur ces derniĂšres heures, on n’est pas trop mal en vitesse, donc c’est chouette. On va se prĂ©parer Ă  re-rentrer dans le dur Ă  l’approche de l’archipel des Açores que j’apprĂ©cie et que je connais particuliĂšrement bien. J’espĂšre qu’on pourra naviguer en bons marins Ă  l’abri du plus fort de la dĂ©pression et de la mer la plus forte (
) On espĂšre aprĂšs que cette route au nord nous permettra de faire du portant aprĂšs le passage de cette dĂ©pression, ce qui n’est pas tout Ă  fait garanti non plus. On ne s’attendait pas Ă  prendre ce choix-lĂ . C’est un bateau typĂ© performant au portant et c’est un peu paradoxal on se demande ce qu’on fait lĂ  mais c’est aussi intĂ©ressant. Ce n’est pas tous les jours qu’on va chasser une dĂ©pression avec un bateau de de 12 mĂštres, c’est plutĂŽt une stratĂ©gie suivie pas de gros bateaux Imoca ou multicoques. » 

Tom Dolan (Amarris) : « On estime qu’on perd entre 7 et 10% par rapport aux polaires (vitesses du bateau estimĂ©es en fonction de la force du vent, NDLR). LĂ , on a 7 nƓuds de vent qui vient du 210. On fait du  plein ouest pour sortir de cet espĂšce de front peu actif et mollissant, et choper le vent portant derriĂšre et rejoindre vite les Açores. On devrait y arriver dans la nuit de samedi, vers 21h. D’ici le dĂ©but d’aprĂšs -midi, le vent va passer au nord-est et on sera enfin au portant. On pourra envoyer le grand spi mais on espĂšre ne pas ĂȘtre trop ralentis avec un ris dans la grand-voile. Mais le vent devrait rentrer assez fort ensuite, et on ne devrait pas ĂȘtre handicapĂ©s. Je viens de quitter la barre que j’ai passĂ©e Ă  Gildas. Il est en train de filer tranquillement vers l’ouest, et y’a Pep qui ronfle Ă  cĂŽtĂ© de moi ! »


Thomas Rouxel (Everial)  : « C’est une transat, qui en termes de stratĂ©gie, est quand mĂȘme complexe et un peu diffĂ©rente de ce qu’on voit habituellement, avec une dĂ©pression tropicale qui se crĂ©e sur les Açores. On a essayĂ© de retarder au maximum le choix de la route nord ou route sud. (
) Autant la dĂ©cision a Ă©tĂ© difficile Ă  prendre et on y a beaucoup rĂ©flĂ©chi, maintenant que l’option est partie, les dĂ©s sont jetĂ©s (
) C’est plus facile Ă  3 que tout seul. Il y en a toujours un pour remonter l’autre.

On s’est fait un petit cafĂ© des sports hier soir en terrasse avec un petit soda pour fĂȘter cette  prise de dĂ©cision tranchĂ©e et notre option sud en savourant le fait que nous Ă©tions au soleil en terrasse avec un magnifique coucher de soleil. »

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