Mots du bord, sons du large

Pierre-Louis Attwell (Vogue avec un Crohn), le 08/04 à 10h45  : «  On est dans du vent un peu soutenu. On commence à toucher le front, mais on a bien pu dormir cette nuit et tout va bien à bord. On a entre 20 et 30 nœuds et c’est encore maniable, on est sous trinquette, un ris dans la grand-voile. On a un peu de vagues qui viennent de la dépression. La houle n’est pas encore trop formée, mais on devrait avoir plus de mer une fois qu’on aura passé le waypoint, et qu’on sera vraiment dans le gros de la dépression. C’était top hier, même si on n’a pas pris un super départ, on a réussi à bien se refaire pendant le parcours côtier. On rentre doucement dans la course, on a trouvé notre petit rythme en équipage, en termes de quart, de sommeil, et de répartition. On a vraiment l’impression de faire du large. Le prochain enjeu, c’est de bien franchir le waypoint, et après dans on va jouer un peu dans la dépression qui s’évacue vite, mais rapidement on va rentrer dans des vents plus mous au niveau du cap Finisterre. »

Nicolas Jossier (La Manche - Évidence Nautique), le 08/04 à 11h00 : «  Cette première nuit a été plutôt calme, assez tactique avec peu de changements de voiles. J’ai l’impression que la moitié de la flotte a réussi à faire le break. Ce matin, on vient de se faire cueillir par le front et c’est un peu humide. À bord, on essaye de tourner sur des créneaux d’une heure et demi, deux heures. On a un responsable sur le pont avec un deuxième équipier qui l’aide, et le troisième qui dort. En gros, il y a d’entre nous qui est à la bannette, un autre actif sur le pont et le troisième un peu entre les deux, qui sommeille un peu ; mais il est en ciré, il est prêt ! 

On a du vent assez soutenu, la mer est correcte avec des bonne rafales à plus de 30 nœuds. On va voir jusqu’où ça monte. On va faire le dos rond. 

On n’a pas réussi encore à vraiment se faire à manger, parce qu’on est au près mais on fait avec les bouts de sandwichs qui restent, des graines, des bananes et des bouteilles d’eau qui traînent à droite à gauche. On va avoir 24 heures un peu penchés, et on a hâte d’être un peu plus à plat pour vraiment se préparer à marcher. On fait tourner les routages, c’est un peu le casse-tête pour savoir  comment passer le cap Finisterre. On va relancer les routages, regarder les modèles. Ce serait bien qu’on ait une première tendance  quand on aura passé le waypoint tout à l’heure. La décision à prendre après le cap Finisterre est plutôt importante à prendre, on va essayer de trouver un compromis pour qu’elle soit collégiale.  »

Jean Marre (Acrobatica), par note vocale reçue à 13h23 : « On vient de passer le front et c’est bien brutal. On avance à toute berzingue dans des gros tas de vagues. On n’arrive pas loin de la marque virtuelle du sud du golfe de Gascogne… L’équipage est au top, on est bien organisés, avec chacun notre petit tour sur le pont. Et là, c’est bien rigolo, quoi ! » 

Matteo Sericano (Ryrolit), par message reçu à 13h26 : « Il y a une heure, l'attache du point d'amure J2 a éclaté et il a fallu du temps pour la réparer car il y avait du travail à faire sur l'étrave exposée à la mer. A part cela, tout va bien, nous commençons à connaître le bateau et à l'apprivoiser dans ces situations. Nous sommes un peu en retard mais nous ne nous laissons pas abattre, nous continuons ! »


Précédent
Précédent

Mauvaise mer au large de l’Espagne

Suivant
Suivant

DU Remue-ménage avant le remue-méninges