La ruée vers le nord

Ne pas perdre le nord ou miser sur le sud ? C’est à cette sempiternelle question à laquelle se sont confrontés hier les équipages de la Niji40 au carrefour de la pointe ibérique. Et ce matin, le nord l’emporte haut et fort, à deux exceptions près…

« Le grand enjeu du jour constituait à faire un choix ferme et définitif concernant l’option nord et l’option sud. La première étant plus sûre en termes de risques, mais certainement moins confortable et éprouvante. La seconde beaucoup plus sympa en termes d’allure (des vents portants, du soleil et des températures plus décentes), mais avec une certaine part d’incertitudes que nous ne sommes pas prêts à prendre avec notre classement actuel », témoigne dans un message reçu hier soir le trio mixte de Vogue avec un Crohn. 

En 4è position Pierre-Louis Attwell, Maxime Bensa et Sophie Faguet, pointent  ce matin avant-postes. Dans ces quartiers nord, ils progressent au près océanique, bâbord amures dans un vent de sud-ouest de 20-25 nœuds. « Nous avons  retrouvé du vent, des vagues et du près… ça nous avait manqué  », indique ce trio dans le bon tempo depuis le départ. Les voilà bien installés dans le wagon de cinq bateaux, qui ouvre désormais la marche sur une route promise à des heures difficiles. Une option qui a néanmoins remporté la faveur de l’ensemble de la flotte, ou presque. 

Les dés sont jetés et seuls deux bateaux tracent ce matin, non sans peine, leur salut au plus près des côtes de la péninsule ibérique avec la ferme conviction de bientôt attraper des vents portants dans leurs voiles. Qu’importent donc les suffrages des routages pour les équipages Dékuple et d’Everial qui nous expliqueront dans la journée ce qui les a poussés sur la voie de la dissidence. On les a vus hier laisser planer le doute sur leurs intentions, en longeant les côtes, ou en plongeant soudainement au sud alors que les routages parient sur 48 heures de retard par rapport à la route nord. Une voile défaillante, tout comme l'impérieux souci de préserver un bateau tout neuf, sont autant de bonnes raisons de tenter sa chance sur la route des alizés. « Et n’oublions jamais que ces logiciels, tout comme les fichiers météo, n’indiquent pas toujours la vérité vraie de la vraie vie sur l’eau. Une mauvaise houle au nord, des alizés qui se reconstruisent peuvent faire mentir les tendances à long terme », souligne le directeur de course Gildas Morvan.

Ce mercredi matin, notons aussi l’abandon officiel de l'équipage de Tyrolit, qui la mort dans l’âme, a signifié devoir jeter l’éponge. Giovanni Licursi, qui s’est gravement blessé à la jambe, n’est malheureusement pas en état de reprendre la mer. Quant aux marins de Tohu-Bohu et de E.Leclerc Ville-la-Grand, ils n’ont pas ménagé leur peine pour remettre leur bateau en état de marche, le temps d’une courte escale technique de 4-5 heures à La Corogne. Ils ont, tour à tour, retrouvé les chemins de la course sur les coups de 20h, hier. Ce matin, à la lutte dans les classements, les voilà, eux aussi, lancés dans la ruée vers le nord…

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