Balle de match pour une victoire
Quel match ! Groupe SNEF et Acrobatica, deux des tĂȘtes dâaffiche de la Niji40, nâont visiblement pas fini de se rendre la rĂ©plique dans les derniers milles de cette transat entre Belle-Ile-en-Mer et Marie-Galante. Les deux trios de tĂȘte, creusant encore les Ă©carts avec le peloton, livrent un duel haletant.
Au diapason des systĂšmes mĂ©tĂ©o qui orchestrent leur cavalcade ocĂ©anique, toutes les occasions sont bonnes pour tirer toute la quintessence de leurs Class40 quâils poussent au maximum de leurs performances. Cette nuit, câest au tempo dâune dĂ©pression tropicale quâils ont croisĂ© le fer, sous grand spi dans la nuit noire.
« DĂ©cidĂ©ment, cet ocĂ©an Atlantique est bien mieux Ă©quipĂ© que la meilleure boĂźte de nuit en termes de salles et d'ambiances. Difficile de savoir Ă quelle sauce on allait ĂȘtre mangĂ©s. Notre positionnement nous a permis de passer par le nord de la dĂ©pression tropicale, avec une pluie torrentielle et des nuages tellement noirs qu'on ne voyait strictement rien la nuit derniĂšre. Pas facile de rĂ©gler le spi dans ces conditions ! » raconte dans un message Jean Marre, Ă bord dâAcrobtica.
Avantage Groupe SNEF
RĂ©sultats de cette derniĂšre course poursuite : match nul ou presque, avec un lĂ©ger avantage qui se maintient pour Xavier Macaire et les siens, crĂ©ditĂ©s de 3 milles dâavance Ă 700 milles de lâarrivĂ©e. Dâautant que lâĂ©quipage dâAlberto Riva a Ă©chappĂ© au pire dans cette bataille pied au plancher. Une petite pĂ©ripĂ©tie - une piĂšce de moteur qui a rendu lâĂąme - a bien failli coĂ»ter trĂšs cher au trio italiano-français. Ă bord du bateau de tĂȘte, Xavier Macaire apprĂ©cie Ă sa juste mesure cet Ă©pisode que son trio a nĂ©gociĂ© avec brio. « Globalement, on est trĂšs satisfaits. Câest quand mĂȘme un point clĂ© de cette transat. On a de bons copains de jeu. On peut comparer les vitesses. Cela donne de lâenjeu Ă cette fin de course, mĂȘme si on aimerait bien rĂ©ussir Ă les distancer un peu plus. Mais ils sâaccrochent. Câest tout autant Ă©nervant que stimulant de les avoir lĂ . Cela donne du piment. On se donne encore plus de mal pour grappiller tous les dixiĂšmes de nĆud possibles, tous les degrĂ©s quâon peut essayer de gagner au portant pour se rapprocher du but vers le sud », dĂ©taille le skipper vendĂ©en.
La régate du peloton
Dans le sillage de ces duettistes impressionnants de rĂ©gularitĂ© dans cette transat disputĂ©e au plus haut niveau dâexigence, les poursuivants des six marins de tĂȘtes ne baissent pas la garde. La rĂ©gate bat Ă son plein Ă tous les Ă©tages. En tĂ©moigne, la remontĂ©e en flĂšche dâAmarris qui a doublĂ© deux bateaux ces derniĂšres 24 heures : Captain Alternance et Influence 2, tous deux aux prises avec des pĂ©pins techniques auxquels il devient plus difficile dâĂ©chapper aprĂšs 12 jours de mer depuis le dĂ©part. OĂč sâarrĂȘteront Gildas MahĂ© et son Ă©quipage qui progressent au prĂšs dans le sud de la dĂ©pression que Vogue avec Crohn, 3Ăš, a abordĂ©e par sa face nord ? 70 milles par rapport au but sĂ©parent ces deux bateaux qui affichent un Ă©cart latĂ©ral de 175 milles, Ă 850 milles de lâarrivĂ©e.
« Envoi de spi, empennages Ă gogo, matossage devant, derriĂšre, au milieu, on reprend le rythme des quarts et ça repart. Au petit matin, nous sommes toujours trois, sans sĂ©quelles sauf quelques cernes supplĂ©mentaires, Ă partager un petit dĂ©jeuner en terrasse. C'est ça aussi qui est incroyable dans cette transat Niji40. Vivre des sensations de dingue (la vitesse, la vitesse, la vitesse), partager des moments difficiles (une longue dĂ©pression tropicale), mais tellement satisfaisants une fois dĂ©passĂ©s », relate dans son dernier message lâĂ©quipage de Pierre-Louis Attwell.
Les sudistes ont les crocs
Dans les rangs du peloton, on retient aussi que le trio de la Manche Ăvidence Nautique a remportĂ© le match de cette derniĂšre nuit lâopposant Ă E.Leclerc-Ville-La-Grand. Ce qui nâa pas forcĂ©ment ravi son skipper Jean-Philippe Saliou, qui se fĂ©licite nĂ©anmoins de vivre ces instants de mer Ă bord dâun Class40 quâil dĂ©couvre Ă la chasse aux alizĂ©s. Ă la latitude Cap Vert, ces vents tant dĂ©sirĂ©s sont enfin au rendez-vous et donnent le sourire aux deux Ă©quipages, Everial et DĂ©kuple, qui se sont aventurĂ©s sur cette trajectoire dĂ©tournĂ©e. Eux aussi mettent du charbon dans la machine. Dâautant que la nourriture Ă bord risque de manquer. De quoi leur donner les crocs pour mettre le turbo et afficher les plus belles vitesses de progression ces derniĂšres 24 heuresâŠ