Pluie d’émotions : en route vers le soleil !
© JM LIOT / Niji40
C'est demain, à partir de 13 heures, que les premières notes de la ritournelle atlantique Belle-Île-en-Mer / Marie Galante au programme de la Niji 40 seront données. Ce samedi à Le Palais, alors que les 13 Class40 piaffent d’impatience, solidement amarrés à leurs amarres dans l’avant-port, tout est désormais en place pour donner les trois coups d’une transat en direction du soleil. Mais en ce début de printemps, la météo marquée par le passage successifs de coups de vent ne rend pas la partie facile, même si - pour le plus grand plaisir des Bellilois -, les conditions s’annoncent favorables pour le parcours côtier dominical au programme. Et c’est toujours ça de pris au regard de la pluie diluvienne qui arrose aujourd’hui le carnaval, toujours vécu comme une grande fête populaire sur l’île.
Grand spectacle au large des côtes belliloises
« Demain, on aura de bonnes conditions : 20 nœuds de vent de sud-ouest sous le vent de Belle-Île avec une mer assez plate. On peut s’attendre à un super départ, vent de travers, à l’anglaise. La flotte va partir chercher une bouée à la pointe de Kerdonis, à contourner à bâbord, avant de partir sous spi en direction de Houat, puis de revenir au près pour un deuxième passage devant Le Palais », détaille Gildas Morvan qui a dessiné ce parcours en triangle de 17 milles propice aux belles images.
Grand spectacle garanti tout au long des nombreux points de vue et des plages magnifiques qui jalonnent la côte : Bordardoué, Port Yorc’h, les Grands Sables, ou encore la pointe de Kerdonis devant la cardinale est des Galères, où la chorégraphie des des Class40 hissant les spis vaudra le coup d’œil.
À partir de 14h30, les équipages mettront le cap au sud-ouest alors que les conditions promettent de se corser augurant une entrée en matière plutôt tonique. Les derniers fichiers sont formels : une jeune et virulente dépression promet de souffler des vents violents - jusqu’à 50 nœuds dans les rafales -, et de lever une mer démontée, jusqu’à 7 mètres de vagues. La menace bien réelle a encouragé l’organisation à prendre les devants en ajoutant une marque virtuelle dans le cœur du golfe de Gascogne, positionnée par 44°40 Nord et 05°20 Ouest. Ce waypoint météo décidé pour répondre à un objectif de sécurité a pour objectif de faire emprunter à la flotte une route sud qui évite le plus fort de cette tempête printanière.
RDV à 10h45, quai Bonnelle pour saluer les 39 marins
Un avenant adressé aux équipages par le président de course Jean Couadou, à 14 heures ce samedi, les a informés de cette modification. « Cette dépression a l'air dangereuse et cette modification nous évite de ne pas avoir d’autre choix que de passer en plein dedans », assure Xavier Macaire (Groupe SNEF), qui affiche déjà huit transats au compteur. Mais, pas de routine qui tienne pour autant assure ce routier du large qui mise plutôt sur l’expérience accumulée : « la stratégie sera d’attaquer en sécurité. Mon leitmotiv quand je navigue, c’est de ne pas me blesser, de ne pas abîmer le bateau. Et si j’ai bien respecté ces deux critères, je peux tout faire pour viser la performance. Tout l’enjeu sera d’essayer de ne pas perdre plus que ce qu’on peut gagner ».
Mais si ces conditions engagées n’effraient plus les plus expérimentés, les quelques bizuths de l’Atlantique, qui s’apprêtent à se jeter demain dans le grand bain, ne cachent pas leur appréhension à la veille de ce baptême de transat engagée. C’est le cas de Louise Comont qui avait du mal, à la sortie du briefing, à contenir la vague d’émotion qui l’accompagne à l’entame de cette grande aventure océanique. Demain, rendez-vous est donné à 10h45 quai Bonnelle pour encourager Louise et les 38 autres marins parés à fredonner un refrain atlantique, où se mêlent déjà l’intensité de la compétition et les parfums de l’aventure.
