À rude épreuve…

La fièvre du dimanche soir,  c’est ce qu’a vécu l’essentiel de la flotte qui a dû, sous voilure réduite, courber l’échine dans le plus fort de la tempête balayant le milieu de l’Atlantique. 

« On est dans le costaud de la dépression, et cela fait un moment qu’on est dans un mode qui pourrait s’apparenter à de la survie. On a 40 nœuds et plus. La mer est dégueulasse. Ça fume, on a 3 ris et le petit J2 devant », racontent Pierre-Louis Attwell et Sophie Faguet. Harnaché, Maxime Bensa tient bon la barre  de Vogue avec un Crohn, 3è à 95 milles de la tête de flotte, dans des conditions dantesques : rafales à 45 nœuds et des creux de 8 mètres “ressentis” hier-après midi par certains skippers.

« Ils ne portent pas beaucoup de toile, mais ils bombardent quand même », souligne le directeur de course, Gildas Morvan. Il estime, ce matin, que les premiers de la flotte de ces Class40, menés avec brio par leur équipage de trois marins, sont sortis ce lundi matin des foudres de ce virulent système. « Si on regarde les vitesses d’Acrobatica, on voit qu’il se rapproche des vitesses moyennes des 60 pieds IMOCA, c’est assez incroyable. Ils remettent du charbon. Ils doivent naviguer entre 20 et 30 nœuds pour tenir une vitesse moyenne de 18 nœuds sur 4 heures », ajoute-t-il.

Acrobatica, le favori des pointages 

En tête, le trio d’Acrobatica, qui affiche ce matin le joli score d’être déjà apparu 100 fois en première ligne des pointages depuis le départ de Belle-Ile-en-Mer, affole de nouveau les compteurs, devant Groupe SNEF. Les deux trios des bateaux de tête n’ont visiblement pas fini de se disputer les honneurs d’ouvrir la route qui mène vers Marie-Galante. 

Ce tempétueux épisode n’a malheureusement pas été sans encombre pour les marins de Tohu-Bohu qui déplorent des problèmes de voiles et de bout-dehors. Vers 6h15 ce lundi matin, Bertrand Guillonneau et son équipage ont rejoint les pontons d’Horta sur l'île de Faial. En queue de peloton aux abords des Açores, Interaction, 10è, concède environ 525 milles de retard sur la tête de flotte. Les frères Livory et Louise Comont ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire escale, notamment pour résoudre de récurrents problèmes d’électronique. Il sont attendus dans la matinée au ponton de la marina de Santa Maria.

À l’autre bout du plan d’eau, au large des côtes marocaines, c’est une toute autre épreuve à laquelle se confrontent les équipages d’Everial et Dékuple : celle de la patience en absence de vent. Dur, dur pour les nerfs, mais d’un bord à l’autre, ces deux trios ne se départissent pas de l’humour nécessaire pour faire le dos rond durant une rageante panne de vent dominicale. Ce lundi matin, un léger flux de nord-est fait son retour et leur permet de trouver un peu de vitesse, qui dépassent doucement les deux chiffres.  La promesse de toucher bientôt des alizés profonds ? Affaire à suivre… 

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